Autant que politique, la Guerre Froide fut un temps de développement technologique accru. Autre que la course vers l'espace entre le États-Unis et l'URSS, les Soviétiques entraient en compétition avec deux autres forces de l'Ouest, la France et la Grande-Bretagne. Cette compétition avait pour but la construction d'avions civils supersoniques, ou SST (Supersonic Transport).
En 1956, les Français et les Britanniques commencèrent de la recherche pour un projet et joignirent leurs forces en 1962. En 1969, le premier exemple du Concorde volait et sept ans plus tard, entra en service commercial. Mais l'avion russe, le Tu-144 de Tupolev, vola en premier, son premier vol étant en 1968. Quant aux États-Unis, la Federal Aviation Administration avait choisi la compagnie Boeing en 1966 pour construire un SST américain, soit le High Speed Civil Transport (HSCT). Mais, à cause de coûts exorbitants non justifiables, le président Nixon annula le projet en 1971. Le Tu-144, quant à lui, fut annulé en 1978 après deux écrasements majeurs.
Depuis ce temps, le Concorde franco-britannique est le seul avion civil qui permet une traversée de l'Atlantique en trois heures à une vitesse excédant Mach 2. Mais si le Concorde fut un succès technologique, ce fut autant un désastre économique et environnemental. Son rayon d'action de 6200 kilomètres l'empêche d'exploiter des trajets potentiellement lucratifs comme Los Angeles-Tokyo et Los Angeles-Sydney. De plus, ses gaz d'échappement contiennent des oxydes nitreux très dommageables à la couche d'ozone. Et selon British Airways, le coût minimal d'exploitation est de 1814$ US par siège. Un billet aller-retour de New York à Londres coûte 8729$ US comparé à un billet en classe économique sur un 747 qui coûte aussi peu que 300$ US pour le même trajet.
Le Concorde devrait se retirer vers l'an 2015. Des remplacements sont actuellement à l'étude, mais les futurs SST devront être très différents de leurs précédents, soit le Concorde ainsi que le Tu-144. Ils devront être moins nocifs à l'environnement, moins bruyants et plus grands pour rentabiliser et attirer plus à la classe moyenne de la société.